Tsunami nationaliste en Roumanie : George Simion écrase le premier tour de la présidentielle
Cinq mois après une présidentielle annulée pour soupçons d’ingérence russe via TikTok, l’extrême droite roumaine revient plus forte que jamais. Le candidat souverainiste George Simion arrive largement en tête.
La Roumanie confirme son virage à droite. Ce dimanche, le premier tour de l’élection présidentielle – reprogrammé après l’invalidation du scrutin de novembre – a propulsé George Simion, leader du parti ultra-nationaliste AUR, en tête avec 40,5 % des suffrages.
Il affrontera le centriste Nicusor Dan, maire de Bucarest, crédité de 20,9 %. De justesse, ce dernier devance Crin Antonescu (20,3 %), candidat de la coalition gouvernementale.
« Aujourd’hui, nous avons écrit une page d’histoire », a déclaré Simion dans une vidéo de victoire, galvanisant ses partisans avec des slogans patriotiques. Toutefois, sa victoire finale n’est pas assurée : « Il a peu de réserves de voix », nuance le politologue Sergiu Miscoiu.
TikTok, ingérences russes et retour de flamme
Le climat électoral reste lourd d’incertitudes. En novembre, la victoire controversée de Calin Georgescu – ex-haut fonctionnaire accusé de sympathies prorusses – avait été annulée par la Cour constitutionnelle, à la suite d’une campagne massive sur TikTok et de soupçons d’ingérence du Kremlin.
George Simion, 38 ans, classé 4e lors du premier scrutin, a repris le flambeau. Pendant la campagne, il a misé sur sa jeunesse, un discours anti-Bruxelles et une présence virale sur les réseaux sociaux, notamment TikTok. Dimanche, il est même apparu au bureau de vote avec Georgescu, désormais son mentor politique.
Un président en embuscade ?
S'il accède à la présidence le 18 mai, Simion promet de "porter Georgescu au pouvoir". Il évoque trois scénarios : référendum, élections anticipées ou coalition parlementaire pour en faire le futur Premier ministre.
Tout en niant toute proximité avec la Russie, Simion partage avec Georgescu une opposition farouche à l’UE, au soutien militaire à Kiev, et un goût prononcé pour le style populiste à la Trump – jusqu’à arborer des casquettes « MAGA » sur les marchés et lors de ses déplacements à l’étranger.
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