« Lucifer » interdit : l'Allemagne rejette un prénom jugé néfaste pour l'enfant
Un tribunal de Rostock, en Allemagne, a récemment interdit à des parents de prénommer leur enfant « Lucifer », estimant que ce choix risquait de nuire à son bien-être futur. Cette décision illustre les limites imposées à la créativité parentale en matière de prénoms.
Un nom trop chargé de symbolisme
Le prénom « Lucifer », qui signifie « porteur de lumière » mais est communément associé à l'ange déchu et au diable, a été rejeté par l’état civil de Rostock. Le porte-parole de la commune, Ulrich Kunze, a expliqué que cette décision avait été prise car le prénom « mettait en danger le bien-être de l’enfant ».
En Allemagne, ce prénom ne figure pas tel quel dans la langue, où il s'écrit « Luzifer ». Cependant, cette distinction n’a pas suffi à convaincre les autorités. Mécontents, les parents ont tenté de contester cette décision devant le tribunal local, mais celui-ci a confirmé le refus.
Un précédent déjà établi en 2017
Ce n’est pas la première fois que le prénom « Lucifer » est rejeté en Allemagne. En 2017, un tribunal de Kassel avait déjà pris une décision similaire, invoquant les mêmes arguments liés au préjudice potentiel pour l’enfant.
Depuis, les prénoms demandés à Rostock ont rarement posé problème. Ulrich Kunze a précisé que toutes les demandes de prénoms en 2023 et 2024 avaient été validées sans difficulté.
Des règles pour protéger l’enfant
Comme en France, où une loi de 1993 garantit la liberté de choix des prénoms sous réserve qu’ils ne portent pas atteinte à l’intérêt de l’enfant, l’Allemagne impose des limites. Un prénom doit être identifiable et ne peut provenir de noms communs absurdes ou moqueurs, comme « Telefon » (Téléphone), « Eisenbahn » (Chemin de fer) ou « Popcorn ».
En France, « Lucifer » a également été soumis à l’état civil par des parents dans le passé, mais il a systématiquement été refusé pour les mêmes raisons.
Un débat entre liberté et protection
Ce cas relance le débat sur la liberté des parents à choisir des prénoms atypiques. Si certains considèrent que l’État ne devrait pas interférer, d’autres soulignent l’importance de protéger les enfants contre d’éventuels stigmates sociaux ou moqueries liés à des choix de prénoms controversés.
Avec cette décision, l'Allemagne rappelle qu’un prénom, au-delà de son originalité, doit avant tout préserver l’intérêt de l’enfant.
source:le Parisien
Commentaires
Enregistrer un commentaire