Vers une réduction des avantages pour les anciens Premiers ministres
Face à la nécessité de réaliser des économies dans un contexte de crise budgétaire et d’inflation, le gouvernement appelle à une réduction des privilèges octroyés aux anciens Premiers ministres. Une initiative jugée à la fois symbolique et significative pour apaiser les attentes des Français et équilibrer le budget 2025.
Des dépenses en hausse en 2023
Selon un rapport budgétaire publié par la députée Marie-Christine Dalloz (LR), les onze anciens chefs de gouvernement encore en vie, de Jean Castex à Édith Cresson, ont bénéficié en 2023 d’avantages tels qu’un chauffeur, un véhicule de fonction et un secrétaire, dans le cadre d’un décret de 2019. Ces avantages, limités à une période de dix ans après la fin de leurs fonctions, ou jusqu’à leurs 67 ans, ont coûté 1,42 million d’euros en 2023, soit une augmentation de 11 % par rapport à l’année précédente.
Ces dépenses, en constante progression, incluent un trio de bénéficiaires notables : Bernard Cazeneuve, Dominique de Villepin, et Jean-Pierre Raffarin, qui ont généré à eux seuls des coûts dépassant 500 000 euros. Bernard Cazeneuve occupe la première place avec plus de 200 000 euros dépensés.
"Un effort nécessaire pour donner l’exemple"
Face à cette hausse, le Premier ministre Michel Barnier a plaidé pour une réduction des dépenses de l’État. Sur TF1, il a estimé qu’il était possible de "faire des améliorations dans le train de vie de l’État", appelant les anciens Premiers ministres à "faire des efforts".
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a confirmé cette démarche sur franceinfo, soulignant qu’il est "normal que chacun montre l’exemple", dans un contexte où des efforts sont également demandés aux entreprises, aux ministères et aux citoyens. Selon elle, une telle mesure vise à renforcer la perception d’équité dans la répartition des sacrifices budgétaires, même si les montants concernés peuvent paraître modestes par rapport à d’autres dépenses publiques.
Des privilèges inégalement répartis
Derrière les plus gros bénéficiaires, d’autres anciens Premiers ministres, comme Manuel Valls, François Fillon, Édith Cresson, et Édouard Balladur, ont également généré des coûts dépassant 100 000 euros. À l’inverse, Jean Castex, actuel PDG de la RATP, n’a coûté que 3 607 euros en 2023.
Certains anciens Premiers ministres ne perçoivent pas ces avantages, à l’instar de Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, ou Édouard Philippe, maire du Havre, bénéficiant déjà d’autres financements liés à leurs fonctions actuelles. Par ailleurs, les dépenses des deux derniers occupants de Matignon, Élisabeth Borne et Gabriel Attal, ne figurent pas dans le rapport, ces derniers étant encore en fonction ou n’ayant pas encore exercé ce rôle en 2023.
Un regard sur les anciens présidents
Le rapport mentionne également les dépenses liées aux anciens présidents de la République, bien que ce volet n’ait pas été abordé par l’exécutif. Les coûts associés à Nicolas Sarkozy et François Hollande, qui bénéficient notamment d’un cabinet et de locaux pris en charge par l’État, se sont élevés à 1,32 million d’euros en 2023, en légère baisse de 5,4 % par rapport à l’année précédente.
Marie-Christine Dalloz a cependant jugé ces frais encore trop élevés, estimant que les anciens chefs d’État doivent "continuer à réduire leurs dépenses", dans une logique de sobriété budgétaire globale.
Une mesure à la fois symbolique et nécessaire
Si les sommes consacrées aux anciens Premiers ministres et présidents restent limitées en comparaison d’autres postes budgétaires, le gouvernement considère cette mesure comme un signal fort. En appelant les dirigeants passés à restreindre leurs avantages, il espère renforcer la crédibilité de son effort global pour une gestion financière plus rigoureuse.
source:leParisien
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