On n’en revient pas : Les graines du figuier sauvage de Mahommad Rassoulov s’est fait souffler la Palme d’or du Festival de Cannes par Anora de Sean Baker. Le film iranien se contente d’un prix spécial, presque un accessit.
Le jury de Greta Gerwig a préféré une comédie pleine de fantaisie à une fable plus grave décrivant la vie en Iran, un cinéaste new-yorkais talentueux à un réalisateur en fuite et menacé de mort. Il serait cependant injuste de réduire le film de Mohammad Rasoulof à son contexte politique, c’est une œuvre forte qui méritait mieux qu’un prix symbolique en montrant la désagrégation d’une famille de Téharan sur fond d’émeutes.
Choisis avec le cœur
Le fort réussi Anora a largement sa place au palmarès mais la Palme d’or semble quand même un peu exagérée. « On a laissé parler nos cœurs, » a déclaré Greta Gerwig à la conférence de presse. La méthode a provoqué la surprise au final. On est déçus pour The Substance de Coralie Fargeat dont seul le scénario a été récompensé alors que la mise en scène du film est brillante. On est en revanche ravis pour les actrices et le prix du jury couronnant Emilia Pérez de Jacques Audiard, l’un de nos favoris. Cette comédie musicale qui raconte l’histoire d’un narcotrafiquant qui s’épanouit enfin en devenant la femme qu’il a toujours été est une merveille.
Intense surprise de voir Jesse Plemons remarqué dans Kinds of Kindness de Yórgos Lánthimos. Il est cependant excellent dans ce film à sketches où il se métamorphose pour jouer des personnages très différents dans des histoires farfelues.
— Caroline Vié (@Caroklouk) May 22, 2024
All We Imagine As Light de Payal Kapadia, portrait de deux femmes indiennes en quête de plaisirs, n’a pas volé son Grand Prix en montrant un aspect méconnu de l’Inde actuelle. Quant à Gran Tour de Manuel Gomes, prix de la réalisation, ce voyage d’une femme aux trousses de son promis, flirte avec le cinéma expérimental. Il peut fasciner ou assommer.
Ce palmarès surprenant moins engagé que ce à quoi on s’attendait témoigne des goûts éclectiques d’un jury visiblement uni dans ses décisions dont on ne peut que respecter la subjectivité.
Par Caroline Vié pour 20 Minutes
Commentaires
Enregistrer un commentaire