Crise diplomatique : Alger expulse 12 agents français, Paris promet des représailles rapides
Les tensions entre la France et l’Algérie s’intensifient brutalement. Alors que les deux pays semblaient amorcer un rapprochement, Alger a ordonné l’expulsion de douze agents de l’ambassade de France, a annoncé ce lundi Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères.
« Je demande aux autorités algériennes de revenir sur ces mesures d’expulsion, qui n’ont aucun lien avec la procédure judiciaire en cours », a déclaré le ministre dans un communiqué transmis à la presse. Selon le Quai d’Orsay, cette décision serait une réponse directe à l’arrestation récente de trois ressortissants algériens sur le sol français.
Parmi les diplomates ciblés par cette expulsion figureraient plusieurs fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, selon une source diplomatique. Et Paris prévient : si cette décision n’est pas annulée, des mesures de rétorsion seront prises « immédiatement ».
Un dossier explosif autour d’Amir DZ
Les tensions trouvent leur origine dans une affaire judiciaire sensible. Vendredi dernier, trois hommes – dont un employé d’un consulat algérien en France – ont été mis en examen à Paris. Ils sont soupçonnés d’avoir participé à l’enlèvement de l’influenceur algérien Amir Boukhors, connu sous le nom d’Amir DZ, une figure critique du régime algérien.
Selon le parquet national antiterroriste (Pnat), les suspects sont poursuivis pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour », le tout « en relation avec une entreprise terroriste », ainsi que pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Ils ont été placés en détention provisoire.
Des relations fragiles au bord de la rupture
La réaction d’Alger ne s’est pas fait attendre. Samedi soir, le ministère algérien des Affaires étrangères dénonçait « un développement inadmissible et inqualifiable », avertissant qu’il porterait « un grand dommage aux relations algéro-françaises ».
Cette déclaration contraste avec le ton conciliant employé la semaine dernière, lorsque Jean-Noël Barrot évoquait depuis Alger « une nouvelle phase » de coopération après des échanges cordiaux avec son homologue Ahmed Attaf et le président Abdelmadjid Tebboune. Un espoir de réchauffement diplomatique aujourd’hui mis à mal par cette affaire explosive.
source:20Minutes
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