En septembre 2023, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, avait averti que l’addiction de l’humanité aux énergies fossiles ouvrait les « portes de l’enfer ». Les images actuelles d’inondations en Espagne rappellent cet avertissement. Mi-septembre, la tempête Boris avait également frappé l’Europe centrale, causant des pertes humaines. Ce phénomène s’était accompagné d'un conflit entre masses d'air chaud et froid, provoquant une dépression et des records de précipitations.
Répétition d’épisodes méditerranéens en France
Le sud de la France, en particulier les Cévennes et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a déjà connu plusieurs épisodes méditerranéens successifs cet automne, entraînant des vigilances rouges pour les crues. Si la fréquence de ces événements ne semble pas nécessairement augmenter, leur intensité, elle, est en nette hausse.
Avec des eaux encore chaudes en Méditerranée, l’air humide qui s’élève contient davantage de vapeur d’eau. Lorsque cet air est propulsé vers la terre, il rencontre des zones montagneuses et un air plus froid en altitude, créant des orages violents et des pluies intenses. Ce mécanisme a frappé le sud de l’Espagne ces derniers jours, et il n’épargne pas la France.
Des précédents meurtriers en France : la Côte d’Azur en 2015
En octobre 2015, des pluies diluviennes avaient déjà causé des inondations dévastatrices dans les Alpes-Maritimes, entre Mandelieu et Nice, coûtant la vie à 20 personnes. Les conditions favorisant ce type d'événements sont présentes chaque automne, particulièrement dans les Cévennes, la Corse et le littoral méditerranéen français.
Un épisode sans précédent à Valence
À Valence, le 29 octobre 2024, près de 500 mm de pluie sont tombés en une journée, soit quasiment un an de précipitations en seulement 24 heures. Ce type d'épisode, souvent accentué par les reliefs, est facilité par le réchauffement climatique qui augmente la quantité d'eau que l'atmosphère peut contenir.
Selon le météorologue Yann Amice, ce type de « goutte froide », une dépression avec de l’air froid en altitude, se produit également en France. Avec une Méditerranée encore à 21°C, ces épisodes pourraient devenir plus violents, particulièrement dans les villes du sud de la France après des étés chauds.
Diminuer les risques climatiques
Le climatologue Christophe Cassou alerte sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour diminuer la probabilité d’épisodes méditerranéens extrêmes. Des villes françaises proches des reliefs méditerranéens pourraient vivre des inondations similaires à celles observées en Espagne, si les conditions atmosphériques sont réunies.
Un phénomène ancien mais intensifié
Bien que les configurations de goutte froide ne soient pas nouvelles, leur intensité augmente avec le réchauffement. En 1996, Valence avait déjà reçu 520 mm de pluie en 24 heures. Ces dernières années, les épisodes méditerranéens français se succèdent, avec des cumuls de pluie importants comme ceux récemment observés dans le Var et les Pyrénées-Orientales.
Ces événements mettent en évidence la fragilité des régions méditerranéennes face au dérèglement climatique et soulignent l’urgence d’adopter des mesures d’atténuation et d’adaptation pour faire face aux risques accrus de précipitations extrêmes.
sourc:actuf
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