Nice: un restaurateur forcé d’arrêter de préparer ses pissaladières car les odeurs d’oignons importunent les voisins
Un nouveau conflit de voisinage
Une nouvelle vague de plaintes de « bobos » allergiques à ce qui fait le charme de la France ? On les connaissait déjà pour leurs guerres contre les coqs, les vaches, les moissonneuses, les crêpes bretonnes et même, pour les plus extrêmes, contre les cloches des églises. À Nice, dans le quartier prisé de La Libération, certains s’attaquent désormais au patrimoine culinaire local : la pissaladière. Les odeurs de cuisson remontant par la cour intérieure ont agacé les riverains.
Chronologie du conflit
Révélé par France Bleu Azur, ce conflit de voisinage a débuté par une lettre de plainte des voisins adressée au traiteur en avril 2023, suivie d’une mise en demeure en septembre par les propriétaires de l’appartement situé juste au-dessus du commerce. L’établissement préparait des pissaladières de la même façon depuis 2015.
Claude Samiotto a essayé de déplacer la cuisson de ses oignons dans un laboratoire situé à quelques centaines de mètres, mais cette solution s’est avérée non rentable. Il a également proposé de réaliser des travaux pour une meilleure évacuation des odeurs, mais son projet a été rejeté par la copropriété, rapporte BFMTV.
Des conditions de vie intolérables
« Imaginez vivre de 7h à 12h au milieu d’une marmite d’oignons, sans pouvoir ouvrir la fenêtre, c’est tout simplement intenable », déplore l’une des propriétaires, à l’origine de la mise en demeure, souhaitant rester anonyme. Sans autre solution, le restaurateur a dû cesser la préparation de ses pissaladières, une véritable tradition niçoise.
Une mobilisation citoyenne
Indignés, plus de 4000 Niçois ont signé une pétition en ligne et sur place pour « la préservation de la tradition culinaire de la pissaladière ». « Cela fait partie de notre ADN et de notre patrimoine culturel », se désole Fabienne, au bord des larmes. Face à elle, Claude est également très ému. « Leur soutien me va droit au cœur, mais le combat pour moi s’arrête là, je ne vais pas aller sur le terrain judiciaire, c’est absurde », confient-ils à France Bleu Azur.
Claude Samiotto dénonce cependant « une société aseptisée, sans tradition locale » et prédit auprès de Nice-Matin : « Nice va devenir une ville uniforme, plus de chant de coq dans nos campagnes. Moins de pissaladières à la Libé ! »
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