Faut-il interdire le Real Madrid de participer à la Ligue des champions (au moins une fois qu’on s’amuse) ?

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Une fois de plus, le Real Madrid a réussi à s'échapper miraculeusement face au Bayern Munich et se retrouve en finale contre le Borussia Dortmund à Wembley le 1er juin.

Devons-nous, modestes pêcheurs que nous sommes, nous repentir ? Oui, ô Tout-Puissant, j'ai failli à ma foi. Oui, j'ai douté un instant. Mais comment ne pas le faire : les parades magistrales de Neuer, le but improbable de Davies de son mauvais pied, et ce Real Madrid beaucoup trop dominateur pour être honnête, comment ne pas croire que cette fois-ci, les Merengue allaient y passer ? Et pourtant non. 0-1 à la 89e, 2-1 à la 91e, comme dans un mauvais film avec Sabine Azéma et André Dussolier. On rit toujours, mais de moins en moins.

Besoin d'un changement de scénario

Comprenez bien. Nous n'avons rien contre le Real, bien au contraire : l'épopée de 2022 nous a presque donné envie de devenir socios. Mais il est temps de dire stop. James Bond, par exemple, c'est sympa de le voir de temps en temps. Il sauve le monde, désamorce une bombe nucléaire, on connaît l'histoire, pas de soucis. Sauf que Daniel Craig tous les ans, c'est non. Nous voulons découvrir de nouveaux horizons, être surpris par la vie. Alors pardonnez-nous, mais le type qui se réveille dans son cercueil juste avant l'incinération, c'est drôle une fois contre City, mais deux fois, ça suffit.

Même les critiques enflammées de Tuchel contre l'arbitrage sur le dernier but refusé au Bayern ont un air de déjà-vu dans un film français. La preuve, écoutez-le : « Avoir le courage de lever son drapeau à ce moment-là, ce n'est pas du courage, c'est une énorme erreur. Et l'arbitre central qui décide de siffler alors qu'on a récupéré le ballon, cela ne se serait jamais passé dans l'autre sens ». Sans doute Thomas, mais cela fait partie du jeu, tu le sais, nous le savons, tout le monde le sait.

Il est temps de penser aux petits qui participent à cette compétition. Ceux qui ne demandent rien à personne, sauf peut-être de la remporter une fois par hasard et ensuite de retourner dans l'ombre. Nous n'osons pas mentionner le PSG, bien sûr, qui même par hasard, n'arriverait à rien, mais nous avons connu des dictatures militaires plus paisibles. Six finales en onze ans. UNE FINALE SUR DEUX DEPUIS 2014. Toutes gagnées. TOUTES GAGNÉES. Et la plupart du temps de manière immonde, cela va de soi.

Pas besoin de discuter de la prochaine à Wembley. Le Borussia dominera gentiment pendant une heure, gâchera deux ou trois occasions entre Sancho et Fullkrug, puis prendra un tir dévié de Bellingham en pleine face à la 80e. Quinzième trophée dans leurs valises, merci, au revoir.

Pitié, le Real en Super Ligue

Ce fardeau insupportable a-t-il une chance de prendre fin à court terme ? À partir du moment où même un joueur comme Joselu commence à marquer des doublés pour éliminer le Bayern en un clin d'œil, probablement pas. Ancelotti l'a bien résumé, lorsqu'on lui a demandé une explication rationnelle à ces retournements de situation quotidiens : « Quand un joueur enfile ce maillot, il devient spécial », tout simplement. On a presque envie d'essayer avec Kolo Muani pour voir, tiens.

Nous pouvons à peine espérer que Kyky retourne le vestiaire en six mois l'an prochain, mais imaginez seulement qu'il soit infecté par le virus de la victoire absolue qui ronge le Real Madrid ? Non, la seule solution à court terme semble être de lancer enfin cette maudite Super Ligue dès que possible, pour en finir avec le régime autoritaire de Florentino Pérez. Le Real Madrid affronterait alors le Barça et la Juve cinquante fois par an, tandis que les honnêtes gens pourraient enfin gagner leur vie correctement en semaine. Nasser, si tu nous lis, n'hésite pas à accélérer les choses. Nous ne pouvons plus supporter cela.

Avec 20Minutes - Julien Laloye

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