« Je risque d’avoir des hallucinations » : ce Breton va tenter une course folle de 321 km sous terre

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Imaginez-vous parcourir 321 km dans les profondeurs souterraines, plongé dans l'obscurité, et ce, en seulement cinquante-cinq heures ! C'est le défi audacieux que s'apprête à relever Ronan Pincemin, originaire de Lannion, dans les Côtes-d’Armor, le 1er mars 2024, rapporte Ouest-France. Il participera à l'Ultra Tunnel, une course qui mettra à l'épreuve la résilience mentale des coureurs.

Cette course, l'une des plus exigeantes au monde, se déroule dans le tunnel de Combe Down, surnommé le "tunnel de la mort", à Bath en Angleterre. Créée en 2019, elle réunira une quarantaine de participants, dont Ronan Pincemin, originaire de Lannion, dans les Côtes-d’Armor.

À 37 ans et père de famille, Ronan est un habitué des courses de longue distance, mais il n'a jamais affronté de telles conditions. Cette fois-ci, il devra parcourir 321 km (200 miles) sous terre en moins de cinquante-cinq heures, sans lumière ni assistance. Avec le tunnel mesurant 1,8 km, les coureurs devront arpenter ses corridors sans répit.

Taux d'abandon de 95 %

La course affiche un taux d'abandon avoisinant les 95 %. Cependant, le Breton garde confiance en ses capacités : "Je pense pouvoir réussir", déclare-t-il. En tant qu'accompagnateur d'élèves en situation de handicap (AESH) au collège Le Goffic à Lannion, il profite des vacances scolaires pour relever ce défi hors du commun. "C'est une opportunité unique", assure-t-il. Pour atteindre son objectif, il compte sur son expérience des courses extrêmes.

"Je vais alterner entre la marche et la course pour économiser mes forces. En décembre, j'ai couru 163 km en vingt-quatre heures. Cette fois-ci, je devrai parcourir 160 km en vingt-sept heures et demi. J'ai l'habitude, cela équivaut à moins de 6 km par heure. J'ai également participé à la Diagonale des fous à La Réunion en 2021. Sans sommeil pendant trois jours, nous devions parcourir 165 km avec un dénivelé de 10 000 mètres", relate-t-il.

Craintes d'hallucinations

Cette fois-ci, Ronan affirme avoir suivi un programme d'entraînement élaboré avec l'aide de l'intelligence artificielle. "J'ai eu six mois de préparation avec une augmentation de la charge d'entraînement. J'ai également pratiqué la course de nuit. Je fais beaucoup de vélo, de natation et de randonnée", précise-t-il.

Dans cette épreuve, c'est surtout le mental qui sera mis à l'épreuve en raison de l'obscurité et de la fatigue. "Je risque d'avoir des hallucinations, car je ne pourrai pas me permettre de me reposer", anticipe-t-il. Lors des éditions précédentes, certains coureurs ont rapporté avoir vu des "figures fantomatiques", "une énorme limace", ou avoir ressenti la sensation de courir au bord d'une falaise.

Courir pour une bonne cause

Malgré ces défis, Ronan pourra puiser dans sa détermination. En plus du défi sportif, il espère collecter des fonds pour une association. Membre du "Club des Kalons EAG", il dédie les kilomètres parcourus en compétition à l'association Sep’arty de Tréguier pour la recherche contre la sclérose en plaques. "Ma grand-mère et le cousin de ma conjointe souffraient de sclérose en plaques. Cela est également lié à mon travail d'AESH. Courir pour une association me motive davantage", confie-t-il.

Source: Virginie GUENNEC. Pour Ouest-France

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