Son ancien restaurant allait fermer : à 81 ans, il le rachète et retourne derrière les fourneaux

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Il y a une décennie, Jean-Claude Blondeau avait cédé son restaurant, Le Prieuré, à l’entrée de l’ancienne chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez. Cependant, après la cessation d'activité, ce retraité octogénaire a décidé de reprendre du service ces derniers mois, en attendant de trouver des repreneurs.

À Noël 2012, Jean-Claude Blondeau pensait avoir servi son dernier repas après près de 50 ans d'activité. Mais depuis mai dernier, celui qui a régalé pendant des décennies les gourmets dans son bar hôtel-restaurant Le Prieuré, à l’entrée de l’ancienne chartreuse devenue village, est de retour aux fourneaux.

Pendant 50 ans, de 1963 à 2013, il a fièrement dirigé un restaurant à Sainte-Croix-en-Jarez (Loire), l’un des plus beaux villages de France. « J’ai travaillé pendant 40 ans avec ma femme Elyane », raconte-t-il. « L’établissement tournait très bien, nous y étions très heureux. C’était une belle époque. » Puis, il a pris sa retraite à l’âge de 70 ans… sans savoir qu'il allait remettre le tablier dix ans plus tard.

Jean-Claude Blondeau, maintenant âgé de 81 ans, est revenu derrière les fourneaux en mai 2023. « Nous avions vendu à un couple, mais en début d’année 2023, ils ont cessé leur activité. Ils n’y arrivaient plus », déplore-t-il. Toujours propriétaire des locaux, il décide alors de racheter le fonds de commerce. « Je ne supportais pas de voir mon restaurant péricliter et perdre sa renommée. C’est mon affaire, mon bébé… »

Son épouse, âgée de 79 ans, l'a rejoint dans cette aventure malgré d'importants problèmes de santé. « Elle ne voulait pas me laisser tomber », glisse Jean-Claude Blondeau avec reconnaissance. Au début, le couple envisageait d'ouvrir seulement deux à trois fois par an pour maintenir la licence. « Mais tout s’est enchaîné très rapidement. Nos anciens clients sont tout de suite revenus, ils étaient ravis que nous soyons de retour. »

Il a perdu 13 kg

Aujourd'hui, le restaurant connaît un grand succès. « Au vu de la demande, nous sommes obligés d’ouvrir quatre jours par semaine, du jeudi au dimanche ! » raconte l’octogénaire, qui reconnaît avoir eu besoin de « plusieurs semaines » pour retrouver ses réflexes. « Je ne savais plus comment utiliser le four », témoigne-t-il en rigolant. Son gendre, cuisinier, lui prête main-forte le dimanche. Le service est assuré par Elyane, souvent aidée par deux de leurs petits-enfants.

Malgré le rythme soutenu, le couple ne regrette pas d'avoir repris les commandes du restaurant. « Franchement, ça m’a redonné la forme. Quand j’ai recommencé, j’étais un petit vieux… Maintenant, je suis un jeune vieux, lance Jean-Claude Blondeau en plaisantant. J’ai même perdu 13 kg ! » Avant chaque service, il se lève vers 5 heures pour aller au marché et cuisine principalement avec des produits locaux. « Je ne sers que des plats du terroir et à l’ancienne, comme la tête de veau, le gratin dauphinois ou les tripes, ma spécialité. »

« C’est une affaire en or »

Sa cuisine attire de plus en plus de monde. « Dimanche dernier, nous avons fait 68 couverts ! 95 % d’entre eux étaient des anciens clients. » Le restaurateur et sa femme sont unanimes : reprendre du service leur a apporté une grande bouffée d’air frais. « Ça nous fait du bien de voir autant de personnes, de reparler avec les clients, de rigoler… Mais nous ne pourrions pas travailler toute la semaine, précise Jean-Claude Blondeau. Ça serait trop fatigant. »

Même s'il a repris goût à son métier, Jean-Claude Blondeau sait qu'il ne pourra pas gérer le restaurant éternellement. « Je l’ai racheté pour le sauver. Maintenant, je veux le transmettre à la bonne personne. » Il souhaite que son restaurant soit repris par « un couple de jeunes motivés » connaissant le métier. Aucun candidat ne répond pour le moment à ses critères, indique France 3 Auvergne Rhône-Alpes, mais Jean-Claude Blondeau garde espoir. « Il y a quelques rafraîchissements à faire, mais c’est une affaire en or située dans une commune très touristique », assure celui qui a commencé son apprentissage en 1957.

Avec Ouest-France

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