Incendie à Narbonne, sanglier éventré à Agen, Carcassonne, Montélimar, Nîmes ..... Quand la colère agricole dégénère

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La colère agricole s'amplifie progressivement, et avec elle, de nombreuses actions de blocages émergent, illustrées par le blocage de 400 km d'autoroute entre l'A7 et l'A9, deux des principaux axes autoroutiers en France, rapporte 20 Minutes.

La plupart de ces actions se déroulent dans le calme, avec des automobilistes et des forces de l'ordre observant de manière bienveillante ou résignée, malgré la tension palpable dans une profession en crise. Cependant, dans certains endroits, la colère des agriculteurs a dégénéré, voire dérapé.

À Carcassonne

À Carcassonne, le bâtiment de la Dreal (Direction régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement) a été endommagé par une explosion dans la nuit du 18 au 19 janvier. Bien que le bâtiment était vide et en travaux, le préfet de l'Aude signale d'importants dégâts matériels. Une enquête est en cours pour "dégradation par moyen dangereux d'un bien appartenant à autrui en bande organisée". L'acte a été revendiqué localement par le CAV (Comité d'action viticole), un groupe radical engagé dans des actions violentes depuis plusieurs années contre des bâtiments de l'État ou des négociants accusés d'importer massivement du vin étranger.

À Agen

À Agen, les agriculteurs ont ciblé une enseigne de restauration rapide en dispersant une botte de foin à l'intérieur du restaurant. Plus tôt dans la journée, mécontents de leurs échanges avec les services de l'État, les membres de la coordination rurale avaient épandu du lisier devant la préfecture et incendié des pneus. À Boé, près d'Agen, ils ont provoqué l'effondrement d'une partie du toit d'un supermarché Leclerc aspergé de lisier, entraînant l'évacuation du magasin et sa fermeture pour la journée.

À Agen toujours, après avoir déversé des pneus et des fanes de tomates devant l'Inspection du travail le jeudi, les manifestants ont pendu et éventré un sanglier aux branches d'un arbre proche de l'administration. La Coordination rurale, syndicat majoritaire de la chambre d'Agriculture classé à droite, a justifié cette action en expliquant que la plupart des participants étaient des chasseurs et que les sangliers saccageaient leurs récoltes.

À Montélimar et à Nîmes

À Montélimar sur l'autoroute A7 et à Nîmes sur l'autoroute A9, des camions étrangers ont été la cible des agriculteurs. Plus d'une douzaine de véhicules ont été délestés de leur cargaison. Les agriculteurs ont ouvert les camions et vidé tout ce qui était étranger avant de mettre le feu aux contenus sur la chaussée. À proximité de Nîmes, des arbres ont été coupés et disposés sur la chaussée. À Gallargues-le-Montueux, un camion a tenté de forcer un barrage, blessant apparemment un agriculteur dans la manœuvre.

À Narbonne

Un bâtiment vide de la Mutualité sociale agricole (MSA) à Narbonne a été victime d'un incendie vendredi en marge d'une manifestation d'agriculteurs. Le bâtiment était vide, et l'incendie s'est déclaré en marge de la manifestation.

À Bordeaux

À Bordeaux, des agriculteurs ont allumé des feux de paille et de palettes devant la préfecture, le conseil départemental et ont déversé du fumier devant l'hôtel de région.

Depuis jeudi, des voix s'élèvent pour s'étonner de ces violences, notamment de la mansuétude des forces de l'ordre. Pour le moment, le gouvernement cherche à éviter l'escalade, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a souligné sur TF1 que "la souffrance ne se répond pas par la violence." Selon une note du service des renseignements publiée par le service police justice de TF1 LCI, des "risques de dérapages" sont élevés en cas d'enlisement de la situation au cours des prochains jours.

Avec 20Minutes

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